J'ai été témoin de nombreux faux semblants.
Comme vous tous je suppose, à la seule différence que ceux-là sont plus difficiles à cerner puisqu'ils paraissent réels.
Vraiment.
Ils semblent si proches de la réalité que l'on pourrait même les toucher, si nos doigts étaient aussi des mots.
J'ai ouï dire que les grands savants sont aussi de grands sages.
Pourtant les connaisseurs des mots n'ont pas cette réputation.
Dès lors, c'est en étant moi-même fin gourmet de cet art que je peux vous énoncer cette règle :
"Déplorablement les savants sont définis par le fait qu'ils savent des choses, qu'ils connaissent des notions rudimentaires qu'ils peuvent alors partager au monde. Les savants savent, mais cela ne va pas plus loin finalement, puisqu'eux mêmes ne se considèrent pas, dans leur sagesse. Les connaisseurs des mots quand à eux, connaissent les mots. Mais ils ne peuvent être considérés comme des savants, par la raison même que s'ils étaient les seuls à être connaisseurs des mots, ils ne sauraient finalement rien de plus que les autres. Car les mots sont esclaves de la communication. Certes le registre de langage peut varier d'un individu à un autre, mais l'essentiel des mots reste le même. Les véritables connaisseurs des mots peuvent tromper. Ils peuvent se servir d'un outil à la disposition de tous pour dire tout. Pour dire n'importe quoi. Les véritables connaisseurs des mots sont des artistes. Des artistes sculptant la guerre avec des millions de roses."
Gardez toujours en tête qu'à n'importe quel moment, on peut vous faire croire n'importe quoi, à condition que ce soit bien dit, ou dans mon cas, bien écrit.
Nous, artistes, resteront malgré tout esclaves de nos mots.
Avec considération,
Aven Berger